Truc-Anh_2010_Galerie-Le-Lieu_Pan-Peter_01

“Et pan ! Peter”

 

GALERIE LE LIEU 

In collaboration with Photo Europa Agency

May 7 - June 13, 2010

- solo show -

Lorient, France

 

Poursuivant sa thématique Trafic d'influence, qui explore les références participant à la construction du travail des artistes, la Galerie Le Lieu propose à travers «Et Pan ! Peter», une réelle plongée dans le travail de Truc-Anh. Cet artiste plasticien, à l'œuvre protéiforme, trouve naturellement sa place dans la programmation, tant ses créations entrent en résonance les unes avec les autres. Ainsi, il est donné à découvrir un monde d'image (que Truc-Anh nomme “visions”), sous des formes diverses :

Dans Théorie du Big Bang, sculpture de papier photographique formée d’une bande de 40m, il met en place le découpage d'une image amateur qui ouvre l'exposition, le représentant costumé en personnage de Peter Pan, durant son enfance. Cette image est le point de départ de l'ensemble de son travail et de son propos, qui interroge le double, le jeu, l’enfance, la croyance. La sculpture, quant à elle, prend la forme de la spirale, comme l'allégorie d'un processus sans fin et dont la facture en papier évoque la fragilité. La périphérie de l'œuvre semble s'étendre tandis que semble se rétracter son centre.

Avec L'Opéra de Stanley, Truc-Anh crée un avatar proche du super-héros, mais qui serait un spécimen bas de gamme. Dans cet ensemble l'artiste réinvestit le monde fertile de l'enfance dans des histoires qu'il crée et qu'il fait vivre à un personnage qu'il joue, revêtu d'une grenouillère rose, légèrement trop grande. Stanley se trouve ainsi souvent confronté à des situations semblant difficiles à surmonter et dont l'enjeu est pourtant bien souvent dérisoire. Ici, c'est le personnage qui crée la fiction, planté dans un décor banal et parfois aussi étrange. Les titres des images tiennent une place prépondérante dans cette lecture, car ceux sont eux qui forment l'effet de basculement de notre monde à celui de Stanley.

Les différents diamants (Sans titre, série des Relatives) que l'on trouve en trois points de la Galerie, réitèrent l'idée de la multiplication des « moi » en nous renvoyant l'image de Stanley. Le dispositif amène le visiteur à déplacer son regard autour de l’œuvre pour en découvrir toutes les facettes, et aussi à s'interroger sur le statut et sur la portée du mythe du héros en chacun de nous. Comme par exemple ici celui du Cow-boy.

L'exposition compte également deux vidéos. D'abord Hémophilie qui se propose à nouveau, de convoquer le double, montrant le reflet d'un personnage, sorte d’existance fragile prenant vie dans les vibrations de la surface de l’eau. Ici une image est constituée pour disparaitre subitement. Puis Omega 3, construit de situations où l'on voit l'artiste, entrecoupées de scènes présentant des instants d'un quotidien plus universel. (Omega 3 fait partie des travaux formant la genèse de L'Opéra de Stanley et 88 Doors)

Enfin, la série 88 Doors impose aux visiteurs des éléments décontextualisés, de petites tailles, transformés par le rapport d'échelle, conviant alors à passer dans un univers où la perception serait changée. Les Doors sont autant de seuils à traverser pour s'ouvrir au travail de l'artiste.

La porosité entre elles, des pièces exposées ici, répond à la conviction que les genres peuvent non seulement cohabiter, mais aussi communiquer entre eux. La diversité des supports qui se rapportent tous à l'image, est représentative de celle de l'individu. L'artiste ne se pose donc pas comme ayant une identité monolithique, mais comme étant composé de la somme des plusieurs qui forme sa structure.

Le travail de Truc-Anh interroge l'autre, celui (ceux) qui est (sont) en nous, en utilisant une variété de formes ayant aussi des rapports distinct au temps. Dans cette perspective il est approprié de souligner que l'image vidéo appelle la notion de durée quand l'image photographique évoque celle de l'instant. La Théorie du Big Bang est à cette frontière car il est question des deux idées, tout comme Hémophilie, ce tableau vidéo, le moniteur en guise de cadre, dans lequel s’inscrit un mouvement. Les diamants décrivent la pluralité des « moi » quand la sculpture de papier évoque l'évolution de l'être.

Emmanuel Madec

 
Truc-Anh_2010_Galerie-Le-Lieu_Pan-Peter_02
 
Truc-Anh_2010_Galerie-Le-Lieu_Pan-Peter_11
 
Truc-Anh_2010_Galerie-Le-Lieu_Pan-Peter_04
 
 
Truc-Anh_2010_Galerie-Le-Lieu_Pan-Peter_05
 
 
Truc-Anh_2010_Galerie-Le-Lieu_Pan-Peter_06
 
Truc-Anh_2010_Galerie-Le-Lieu_Pan-Peter_08
 
Truc-Anh_2010_Galerie-Le-Lieu_Pan-Peter_09
 
Truc-Anh_2010_Galerie-Le-Lieu_Pan-Peter_10
 
Truc-Anh_2010_Galerie-Le-Lieu_Pan-Peter_12